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Thème de la semaine

Thème

22-Rupture

Slash

Un coup d’épée fendit l’air, le coup n’avait pas fait mouche face à ce terrible sorcier terrorisant la région, mais il avait permis de dégager un peu d’espace pour reprendre son souffle. Fermant les yeux dans une grande inspiration il les rouvrit avec une concentration renouvelée. Cependant le sorcier ne l’entendait pas de cette oreille, ayant rouvert les yeux le guerrier fut obligé de se jeter au sol pour éviter le barrage d’énergie de son adversaire.

Là, dans la boue ce guerrier sentit son courage faner. Ce long combat n’avait pas fait de cadeaux a son corps pourtant rompu a l’exercice. Il ne tenait plus, espérant juste voir le sorcier tomber de lui même. Affalé au sol, le moral a zéro, il désespérait de voir une issue positive a cette confrontation. Le regard dans le vague, un œil fermé par la présence de cette boue sur le visage, il vit le village en contrebas de cette lisière de foret ou se déroulait son combat fatidique. Il ne pouvait se résoudre à perdre il souhaitait de tout son être se relever et purger ce démon a face d’homme du territoire qu’il aimait et avait appris à protéger. Il ne souhaitait rien de plus que de se relever, les muscles raidis par la tentative infructueuse d’y parvenir.

Il ne pouvait qu’observer, en attendant le coup de grâce. Cet espace qu’il avait fait serment de protéger.

« hihihi. Voila le brave chevalier consumé. Ricana le sorcier.je ne vais pas prendre ta vie tout de suite. On fait de très belle choses avec le cadavre de personne morte traumatisée. »

Le sorcier partit dans un fou rire sardonique. Il avait gagné et rien ne pourrait permettre a son opposant de reprendre la lutte.

Le chevalier sentit un vide sans fond aspirer tout en lui en voyant le sorcier descendre la pente vers la ville le pas plein d’allégresse et s’autorisant même à fredonner. Cet être était détestable. Le guerrier ne pouvait se résoudre a la défaite. Il devait gagner. Il était le protecteur assermenté. Il avait déjà vu pire par le passé. Il devait…

Irrité de sa propre incompétence le guerrier sentit une chaleur terrible lui emplir la poitrine. Son nez s’emplissait d’une odeur de sang et son regard s’étrécissait a ce seul cafard qui se dandinait a l’œil du guerrier blessé. Il sentait venir une perte de contrôle, une bestialité qui naissait en lui. Il ne savait trop quoi en faire.

Mais il savait que la chose qui dévalait la pente avec de plus en plus d’entrain devait être arrêté. Il n’avait pas le droit d’échouer. Il devait…

Ce sentiment qui le parcourait s’intensifia encore et encore. Il ne devait pas échouer. Son corps transi de fatigue tremblait de rage.

Lorsqu’il vit le sorcier lever le bras, certainement pour une incantation, il sentit quelque chose se briser en lui.

L’instant d’après il était devant le sorcier le dos face à ce dernier. Dans cette fraction de secondes ou il avait perdu conscience il avait bondi vers le sorcier dégainé son épée et tranché ce bras qui aurait pu être funeste.

Le sorcier hurla de douleur en observant son moignon tranché net et l’homme qui se relevait de ce bond sans aucun sens. Le guerrier était debout la lame au clair, le bras tendu pour laisser les dernières gouttes rougeoyantes toucher le sol.

Retour à l’encrage. Le thème de la semaine n’est pas un sujet facile. On connait tous ça. L’impression de s’engouffrer dans le néant, l’esprit trouble, l’envie de crier de toute ses forces pour se rendre compte qu’on n’en a plus. La noyade jusqu’à la sortie de l’eau.

Musique : Les voyages en train – Grand Corps Malade

Pendant longtemps je trouvais le monde dans lequel on vit pas si mal, tout allait bien pour moi et je ne souhaitais déjà de mal à personne. J’avais une vision du monde limitée et dépolitisée.

Et puis les rencontres se font, les lectures s’enchainent, la politisation se construit.
C’est la découverte des oppressions systémiques, des rapports de domination…
C’est la prise de conscience de ses propres privilèges et la violence du statu quo.

C’est le vertige de s’apercevoir que je ne pourrais jamais imaginer la violence vécue par les personnes racisées et sexisées malgré le fait qu’on me parle de racisme et de sexisme depuis l’enfance.

C’est un autre vertige quand l’on découvre l’âgisme, l’aphrodisme, le classisme, le fascisme, la grossophobie, le patriarcat, les nombreuses formes d’oppressions des personnes queer, le validisme, la xénophobie… (Et cette liste est loin d’être exhaustive…)
Puis c’est la découverte du spécisme et du fait que les humains ne sont pas les seuls à être exploités malgré leur sentience (la capacité à ressentir des expériences subjective comme la souffrance) les autres animaux aussi subissent la négation de leurs intérêts.

Continuer de s’informer, tenter de déconstruire au maximum tout ce que cette société capitaliste et patriarcale nous a conditionné à faire et penser sans réaliser la violence que ça représente.

Et puis réaliser que la seule solution pour que les choses puissent changer est d’informer et vulgariser au maximum autour de soi et donc militer, comme allié ou concerné, dans la mesure de ses capacités.

Photo prise lors de ma première action Anonymous for the Voiceless en janvier 2019,
quelques mois après le début de mon militantisme antispéciste.
Mais le raw a été entièrement redéveloppé pour cette publication.

         EXIF : f/2 1/125s ISO100 85mm
Objectif : Canon EF 85mm f/1.8 USM
Boitier : Canon 70D
Développement : ART [Another RawTherapee]