Jours
consécutifs

Thème de la semaine

La lumière revenait,

Dans la douleur de sa presque mort, le jeune homme vacillait entre conscience et sommeil. Il ne savait rien de là ou il pouvait bien être mais la plus importante des conditions était rempli : une personne prenait soin de son état lamentable. Difficilement il se remémorait diverses choses son esprit filant à travers ces images du passé a défaut de pouvoir revenir pleinement au monde.

Ses pérégrinations mentales le ramenèrent a l’enfance. Période bénie ou le monde est plus simple. Ou la miniature de celui que tu visites chaque jour dans ton village natal peut paraître infini. Il était à nouveau dans ce corps aussi frêle que minuscule et se revoyait dans ses journées passé a cet endroit. Pas de prise de parti, la guerre comme information lointaine ramené par ceux qui passaient par là à dos de cheval. Le cheval une bête immense pour un enfant, il ne pouvait s’empêcher de se revoir dans l’écurie se cacher des adultes dans les box et se jeter du haut des toits dans les gros ballots de foins évitant soigneusement de sauter du mauvais bâtiment pour ne pas se faire mal en entendant les autres crier pour qu’il le fasse. Il se souvenait de ce moment ou l’un du groupe avait tenté la chose. Il avait sauté dans le tas de foin de quelques mètres a peine plus haut mais le cri de douleur a l’impact avait perforé les tympans du village entier. Le pauvre avait de son souvenir mis des mois à quitter son lit sans douleur.

Il se souvenait du chasseur, un homme vif et svelte, toujours discret et poli qui semblait avoir des oreilles tel que le vent lui parlait. L’homme était toujours aux aguets. Le jeune homme ne pourrait jamais oublier ces chasses avec l’homme que les bois avaient formé. Cette précision, cette concentration cette sensation que l’homme n’appartenait pas a la civilisation. D’aucun aurait juré que le chasseur était une double personne. En ville l’homme semblait aussi éteint que nerveux. Maladroit et craintif il ne paraissait jamais autrement que sur le qui vive. Mais une fois en foret, la bête s’éveillait. Tous ses sens en éveil plus un détail ne passait devant son regard. En un éclair ce vaillant personnage pesait le pour et le contre et analysait chaque petit détail pour en arriver a sa proie. De là la traque s’annonçait et le gaillard changeait à nouveau. De la vivacité du vent il passait a l’immobilité de la pierre avant de conclure la chasse d’un éclair bandé de son arc.

Le jeune homme se revoyait ensuite suivre la viande du chasseur. Il débarquait derrière le cadavre frais dans les cuisines. Il adorait cet instant ou les gens déjà bien affairé voyait la liste des impératifs s’allonger. Un mélange serein de terreur et d’habitude a l’idée de ne pas tenir le rythme. Le jeune homme se posait la et regardait. Ce qui le fascinait c’était qu’il ne savait pas s’il observait le bourdonnement désordonné des abeilles autour de leurs ruches ou le travail méticuleux des fourmis. Bien souvent contre son gré il finissait pris dans la danse « va me chercher ci » « va me trouver ça » « cherche bidule j’ai besoin de lui ». toujours des ordres lancé à la va-vite dans l’excitation maximale de la pièce qui contrastait avec le passage hors de celle-ci pour filer trouver l’anarchique liste de courses que chacun avait fait fuser dans la pièce. Le retour au silence des pièces autour et au calme qu’elles impliquaient auquel le jeune homme goûtait autrement lancé sur ses petites jambes emplis d’adrénaline.

Enfin la journée se finissait dans le grand salon du centre du village. Il revoyait cette pièce, un immense dôme aux fondations de pierre qui transitionnait vers de majestueuses cimes de feuillages. Le tout surplombé de la colonne de fumée qui annonçait le repas. Il revoyait ces instants de bonheur ,ce frisson lorsque la cuisine non loin faisait retentir la cloche signal d’un appel, d’un besoin de bras. Il revoyait ces adultes tourbillonner autour de lui dans des va-et-vient de bras empli de plat. Et puis le repas où il se jetait sur le premier siège possible. Il adorait faire ça et finir avec chaque jour des adultes différents. Entendre différentes conversations différente manière de voir le village qui pour eux semblait si petit.

« tu m’entends ? »

Une voix. Inconnue. Et à l’entendre certainement pas du coin.

« ces sonorités ? Cette langue ? Mais alors l’homme qui me soigne ? » se mit à penser le jeune homme. Il se sentait soudain partagé. Il était entre la terreur d’être devenu prisonnier de guerre blessé a ce point et la fascination alimenté par ce souvenir de ce lui miniature curieux du monde infini de son village.

Autres créations de