Un beau jour d’hiver par la fenêtre un homme savamment habillé observait distraitement la cour du château ou il se trouvait. Pas un nuage a l’horizon et aucun vent vicieux à esquiver. Un moment parfait pour profiter de la vue sur les environs par-delà la cour et évacuer les odeurs accumulées dans la pièce. L’homme était heureux et prenait un grand plaisir a ce moment de joie si simple.

Il observait çà et là les paysans par-delà la grande muraille vaquer a leurs occupations dont il ne comprenait que maladroitement les procédés et objectifs, chaque jour il se disait prêt a s’intéresser plus a la chose et chaque jour il avait plus de paperasse a produire et trier. Son père forgeron lui avait trouvé une place de choix dans ce château en lui trouvant un maître capable d’enseigner l’écriture. Mais de ce fait notre homme gardait en lui cette frustration de ne jamais rien sentir d’autre que la colle et le papier.

Gardant la fenêtre ouverte et préférant rajouter une couche de vêtements afin de conserver le bruit de l’activité au-dehors il se replongea dans les documents de la journée. Tracé de ronde à mettre à jour, résumé d’émissaires, plan en tout genre, budget… il était fort las de tout ceci. Sans compter son opposition a certaines des choses qu’il lisait. Les dépenses et achats qu’effectuait l’apothicaire du château lui hérissait le poil à chaque fois qu’elle finissait sur son bureau. C’était bien loin du reste des demandes de dépenses et chaque fois une chose a minima dérangeante pour ne pas dire purement glauque figurait dans la liste.

Prenant dans un nouveau papier du vrac qu’il gardait comme « à trier » il tira justement une demande de l’apothicaire. Encore une fois la demande portait sur divers morceaux de cadavre d’animaux à quémander a la hutte de chasseurs au sein du village. Pourquoi diable l’apothicaire nécessitait-t-il tant de cadavres ? Est-ce là un genre de fin gourmet instrumentalisant sa position ?

À contre-cœur notre secrétaire valida la demande, sans pour autant la ranger. Chaque fois que celui-ci tentait d’entraver les méthodes et demandes dépravé de l’apothicaire le prince volait au secours de ce dernier et le secrétaire finissait avec de nouveaux ennuis en plus de sa pile. Alors il cherchait d’autres stratégies. Sa préférée étant de ne pas s’intéresser aux demandes de l’apothicaire tant qu’autre chose requérait son attention. Pas de rangement pas de paiement. Le secrétaire n’avait pas trente-six méthodes d’action. A minima celle-ci était invisible et efficace à court terme. Ah le plaisir de rire sous cape en voyant l’apothicaire se plaindre de difficultés d’approvisionnement à cause d’un papier validé depuis trois semaines mais simplement pas rangé a l’endroit prévu bloquant la transaction.

Le secrétaire satisfait de sa petite action continua à réduire la taille de son fatras de demandes. Et vers la fin de l’après-midi lorsque le soleil se mit à rougeoyer il passa à nouveau une tête par la fenêtre pour profiter de la vie au-dehors.

À nouveau il observa avec bonheur les actions de chacun.

Soudain. Un bruit se fit entendre. Anormal et violent. Une pierre sur un morceau de métal lui fit dire ses souvenirs de la forge de son père. Notre secrétaire balaya la zone de vue. Et ne vit rien. Par précaution il fila à sa porte et la verrouilla avant de revenir observer cette cour. Qu’était ce donc ?

Repassant la tête par la fenêtre, cette fois avec la vivacité du stress. Il chercha une quelconque explication a tout ceci. Et le comportement au sein de la cour du château lui donnait raison d’observer anxieusement. En bas tout ce petit monde s’observait avec incompréhension et certains s’approchèrent du lieu du bruit. Habituellement un poste de garde assez banal pour rediriger les gens vers la cour et qu’il n’entre pas dans le château.

L’un d’eux, que le secrétaire crut au tablier reconnaître comme un autre forgeron s’approchait avec une arme improvisée. Soudain une chose le happa comme un fluide noir vivace qui l’enveloppa et le fit disparaître dans les ombres de cette porte mal éclairé.

Le secrétaire s’affola espérant comprendre. L’apothicaire avait-t-il dépassé toute limites ?

Artiste

Shilderi

Je ne suis rien j’ai juste des idées. Vous connaissez l’élephant qui fait comme l’oiseau ?

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