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11 mai 2024

Retour à l’encrage. Le thème de la semaine n’est pas un sujet facile. On connait tous ça. L’impression de s’engouffrer dans le néant, l’esprit trouble, l’envie de crier de toute ses forces pour se rendre compte qu’on n’en a plus. La noyade jusqu’à la sortie de l’eau.

Musique : Les voyages en train – Grand Corps Malade

Pendant longtemps je trouvais le monde dans lequel on vit pas si mal, tout allait bien pour moi et je ne souhaitais déjà de mal à personne. J’avais une vision du monde limitée et dépolitisée.

Et puis les rencontres se font, les lectures s’enchainent, la politisation se construit.
C’est la découverte des oppressions systémiques, des rapports de domination…
C’est la prise de conscience de ses propres privilèges et la violence du statu quo.

C’est le vertige de s’apercevoir que je ne pourrais jamais imaginer la violence vécue par les personnes racisées et sexisées malgré le fait qu’on me parle de racisme et de sexisme depuis l’enfance.

C’est un autre vertige quand l’on découvre l’âgisme, l’aphrodisme, le classisme, le fascisme, la grossophobie, le patriarcat, les nombreuses formes d’oppressions des personnes queer, le validisme, la xénophobie… (Et cette liste est loin d’être exhaustive…)
Puis c’est la découverte du spécisme et du fait que les humains ne sont pas les seuls à être exploités malgré leur sentience (la capacité à ressentir des expériences subjective comme la souffrance) les autres animaux aussi subissent la négation de leurs intérêts.

Continuer de s’informer, tenter de déconstruire au maximum tout ce que cette société capitaliste et patriarcale nous a conditionné à faire et penser sans réaliser la violence que ça représente.

Et puis réaliser que la seule solution pour que les choses puissent changer est d’informer et vulgariser au maximum autour de soi et donc militer, comme allié ou concerné, dans la mesure de ses capacités.

Photo prise lors de ma première action Anonymous for the Voiceless en janvier 2019,
quelques mois après le début de mon militantisme antispéciste.
Mais le raw a été entièrement redéveloppé pour cette publication.

         EXIF : f/2 1/125s ISO100 85mm
Objectif : Canon EF 85mm f/1.8 USM
Boitier : Canon 70D
Développement : ART [Another RawTherapee]

Le vieil homme s’éveilla l’esprit encore enbrumé. Mais il n’avait pas tout perdu loin de la. Un sourire narquois passait chaque jour sur son visage a cette pensée. Hier il s’était assoupi sur son fauteuil, le lit douillet n’avait pas été dérangé. De fait moins a l’aise l’homme se leva. Dans une volonté de se sortir au plus vite des doux bras de Morphée il se grandit et s’étira au plus qu’il put. Encore une chose dont il était heureux, il conservait cette souplesse. Passant la tête par la fenêtre il y vit le même panorama qu’a son habitude. Du haut de sa tour, légèrement excentré de la cour il voyait la forêt sauvage en contre-bas de la falaise ou avait été construite ce château. Inspirant avec joie cet air frais il laissa son regard vagabonder quelques secondes. Se faisant violence il reprit contact avec le monde. Il avait une potentielle très lourde journée à venir. Il n’était que très peu heureux de ce que la veille lui avait apporté. Dans la cour un régiment entier de nouvelles recrues. Et il savait déjà à leur tête qui serait les petites frappes faisant régner un sentiment de terreur stupide et ceux qui en subiraient le joug. Fort heureusement il avait aussi bien en tête quelques-uns qui semblaient être des plus honorables, tout du moins si a réputation qui les précédait était exact. Ça ne serait pas la première fois que les pires engeances seraient cachée derrière un masque d’ange.

Il était fatigué rien qu’a l’idée de voir ces jeunes gens répéter encore ces mêmes interactions sociales. Il aurait aimé que l’espace d’un instant ces derniers soit mieux éduqués. Son esprit fila vers sa propre jeunesse ou il se revoyait tantôt entraîné par la ferveur populaire dans des comportements qu’il condamnait aujourd’hui. Tantôt finissant comme la victime de ceux-ci. Il ne pouvait qu’espérer le meilleur pour tous mais savait bien l’impossibilité que cela représenterait. Se reconcentrant il se lança d’un pas plus convaincu dans les couloirs de ce château. Enfin il essaya, quelques pas à peine et un membre de la cour, cheveux châtain clair et sobre tenue noir ornée pour l’extravagance nécessaire aux petites querelles stérile de liseré dorée l’alpagua.

« ohoh monseigneur est sur le point de rencontrer ses suivants. Lança ce dernier narquois »

le vieil homme passa son chemin dans un premier temps comme pour refuser l’interaction, puis se décida a l’accepter non sans toiser du regard le grossier personnage

«  ce ne sont point mes suivant monseigneur je vous aurais cru plus à cheval sur les étiquettes, je ne saurais que trop vous conseillez de vous rafraîchir la mémoire auprès d’autres savants, mon temps aujourd’hui est des plus précieux »

Sans même écouter la réponse de ce personnage connu pour sa médisance le vieil homme prit le chemin des écuries. Les pauvres gens arrivés hier n’avait à ce qu’il avait entendu pas étés annoncé et ainsi hébergé au mieux de ce que l’urgence put offrir. Arrivant à eux il vit la première des choses qu’il ne souhaitait pas voir.

Un gamin parmi les autres, un peu plus frêle voyait son froc être balancé d’un bout a l’autre de l’espace de stockage de foin qui avait servi au sommeil de la veille. Le vieil homme resta choqué un bref instant de déjà voir ces choses. Il avait espéré un peu de répit avant d’avoir à gérer ce genre de situation. Prenant ses responsabilités il harangua le groupe.

« allons donc. Tonna-t-il. Même pas encore pleinement installé et déjà suffisamment a l’aise pour manquer aux règles élémentaires du savoir vivre. Il semble que certains ici ne méritaient même pas la paille qui fut votre l’espace d’une nuit. Qu’on rende a ce pauvre garçon son froc. »

attendant patiemment le regard noir que les choses entrent dans l’ordre il observa l’un des apprentis tenter avant de rendre le froc de passer un bout de paille à l’intérieur.

« cela suffit, il est inacceptable de faire preuve d’autant de puérilité. Toi là avec le froc en main tu viens avec moi. Peut-être qu’une journée aux cuisines te remettra les idées en place. Ils manquent toujours de monde pour les épluchures. Vous autres présentez-vous aux dites cuisines demandez à recevoir un repas au nom de Dirwondil et que je n’entende pas le moindre bruit de couloir sur votre comportement »

Le vieil homme était furieux. Le contraste entre ses attentes et la mise devant le fait accompli le rendait encore plus colérique. Comment ces jeunes gens pouvait-il si vite s’adonner a de telles humiliations, a des sournoiseries puériles qui n’apportent pourtant que si peu ?

Arrivant dans les cuisines par l’entrée de services il avisa la pièce du regard lui permettant de repérer le cuistot. Un homme aux cheveux aussi roux que gras et aux larges épaules

« Bien le bonjour, cuisinier. Je t’apporte un équipier pour la journée. Son comportement vis-à-vis de ses camarades me laissent à penser qu’une petite journée loin des bancs de classes lui ferait le plus grand bien

– Ahahah ça tombe si bien, on a un chargement qui vient de tomber aujourd’hui. il suivait les petiots avec un peu de retard. Il va nous être bien utile pour l’inventaire ton gars. Allez viens voir par ici on va pas avoir le temps de souffler aujourd’hui je peux te l’assurer »

Le vieil homme, un sourire en coin en voyant le cuistot charger les bras du jeune dès les premières secondes tourna les talons et prit la porte communiquant entre cuisine et cantine. Là il vit le petit groupe à nouveau s’être choisi un bouc émissaire, un autre gamin dont on réclamait quelques impensables faveurs pour retrouver sa miche de pain. S’approchant subrepticement du groupe le vieil homme prit la miche en main et la retira violemment de celle de l’élève

« oh cela suffit. Avec moi vous n’allez pas vous en tirez ainsi. Le savoir vivre et la courtoisie élémentaire sont des choses essentielles en société. Vous allez l’apprendre à vos dépens. Sachez que je ne ferais aucun cas de vos petits égos fragiles de prépubères insolents. Ainsi vous êtes prié de vous présentes aux cuisines pour aller aider votre camarade de mauvaise compagnie »

joignant le geste a la parole le vieil homme indiqua d’une main la porte de service et de l’autre ceux du groupe d’apprentis qui était prié de ne pas s’user le fond de culotte sur les bancs de l’école pour la journée, l’un des élèves tenta d’argumenter qu’il n’avait pas mangé mais le regard du vieil homme fut tel qu’aucun ne tenta de continuer cette discussion.

« je suis vraiment navrée d’avoir à m’introduire ainsi messieurs. Je sais à quel point les groupes de jeunes masculins peuvent être impitoyables et je me refuse à laisser ces actions se dérouler sous mes yeux. Avec l’age les gens se calment mais en attendant il est justement du devoir des plus vieux de canaliser la fougue des plus têtus. Je vous souhaite à vous qui avez le minimum d’éducation nécessaire pour manger un excellent repas et je vous attends dans ma salle dès que vous êtes prêt. Demandez à un quelconque majordome il saura vous guidez, n’ayez d’ailleurs pas peur de faire appel a leurs services ils sont ici pour ça

-merci monsieur. Répondit le groupe avec entrain »

Arrivant dans sa salle de classe, un cabanon grand luxe au milieu des plaines qui entoure le château, le vieil homme se posa sur la chaise installée près de son bureau. Le regard rêveur au travers de la large fenêtre, merveille d’ébénisterie, que cette pièce solitaire comportait il se remémorait les noms et les visages qu’il aurait au plus vite besoin d’apprendre. Au moins ce premier jour serait un bon entrainement. Du fait de la taille réduite par le manque d’éducation de certains il pourrait sans souci faire un apprentissage en deux temps.